Le compost : clé de voûte du jardinage
Le compost est un mélange de matière végétale et organique obtenu après compostage de déchets verts (tontes fraîches de gazon et déchets de cuisine hors viande et matières non recyclables) et bruns (déchets végétaux : feuilles mortes, branches, souche, BRF…). Le compost est le meilleur engrais naturel qui existe. Il va permettre d’enrichir votre terre et d’avoir de belles plantes et de beaux légumes. Avec du compost, vous n’aurez besoin d’aucun autre engrais ni de terreau tout fait. En effet les déchets bruns vont fournir le carbone et l’humus stable alors que les déchets verts fourniront les sels minéraux et l’azote.
Les fausses idées sur le compost
Le compost : ça sent mauvais
Faux. Beaucoup ont peur de se lancer dans la fabrication du compost car ils ont peur des odeurs et de la nuisance que cela peut créer. C’est une fausse idée. Le compost a une odeur de sous-bois. Si lors du compostage, des odeurs apparaissent, c’est que votre compostage est mal équilibré ou mal aéré.
Le compost : c’est dur à faire et c’est contraignant
Faux. Le compost peut s’obtenir sans rien faire ! En effet la technique du compost de surface nécessite d’entasser des déchets verts et bruns sur une surface donnée de votre jardin et d’attendre 3 à 6mois pour obtenir un compost parfait. Cependant, si vous optez pour un composteur en bac et fermé, vous serez obligés de surveiller la progression du compostage en l’aérant et en l’humidifiant s’il devient sec.
Le compost peut être fait uniquement dans les grands jardins
Faux. Il existe des composteurs en bac spécialement prévus pour les balcons. Bien sûr le compostage en surface ne pourra être fait sur un balcon.
Quand faire le compost ?
Vous pouvez faire du compost toute l’année mais la période la plus propice est le début de l’automne. En effet, vous pourrez amonceler vos résidus de végétaux dans un coin du jardin et laisser faire la nature pendant 6 mois (automne et hiver) pour avoir un compost prêt pour les périodes de floraison qui sont gourmandes en ressources organiques.
Comment faire du compost et où le faire ?
Pour créer du compost il faut faire un mélange moitié/moitié de matières vertes (matière humide telle que fruit/légume, tonte d’herbe, algues…) et matières brunes (matière sèche telle que feuilles, branches, marc de café, sachet de thé, papier…) . Vous pouvez augmenter la quantité de matières brunes mais, évitez de faire l’inverse sinon votre futur compost pourrira.
La règle la plus importante du compostage est de mettre vos déchets verts et bruns (tas de compostage) au contact du sol afin que les organismes de votre sol viennent coloniser votre tas de fumier et effectuer leur travail de dégradation.
Pour effectuer du compostage, mieux vaut l’effectuer à l’ombre afin que le tas de compostage garde une humidité et ne s’assèche.
Les différentes techniques
Compostage en tas
Comme son nom l’indique, le compost en tas est effectué en formant un tas assez étroit de superposition de différentes couches de matière. Son avantage est sa place au sol et sa relative facilité d’exécution. Surtout, pas besoin d’achat spécifique de composteur.
Pour ce type de compostage, il est préférable de venir remuer de temps en temps (une fois par mois) car la composition en tas s’affaisse au cours du processus de compostage et la compaction de la matière verte peut conduire à une mauvaise aération du tas de compostage.
Mise en place :
Commencez toujours par mettre une couche de matière brune à même le sol puis recouvrez de matière verte. Vous pouvez faire une couche de BRF pour mettre à niveau puis, recommencez l’opération 2 à 3 fois. Le tas peut atteindre 1m à 1m20. En cas de forte pluie, il est conseillé (pour éviter de voir le tas se désagréger) de recouvrir le tas d’une bâche.
N’oubliez pas, cette technique nécessite que le tas soit au contact direct du sol et exposé dans un endroit ni trop peu exposé au soleil ni trop à l’ombre.
Compostage de surface
Ce type de compostage est une variante du compostage en tas. Il s’effectue sur une surface plus grande et sur une hauteur plus petite et ne nécessite aucun retournement. C’est la technique la plus simple à mettre en place. Ici, pas de superposition de couches, il vous suffit d’épandre la matière brune puis de couvrir de la matière verte et enfin de recouvrir soit de BRF soit d’une finie couche d’herbe sèche ou de paille. Le but est de reproduire les surfaces que l’on retrouve dans les forêts.
Mise en place :
Choisissez un endroit ni trop ensoleillé ni trop à l’ombre. Si vous ne possédez pas de terrain nu (sans herbe), commencez par étaler des cartons (non imprimés et dépourvus de scotch) à même le sol. Ce procédé permettra d’enlever facilement l’herbe et de créer un terrain propice au compostage. Etalez ensuite une couche de matière brune et recouvrez de paillage, BRF ou fine couche (1 à 2cm) d’herbe sèche.
Vous aurez un humus très riche.
Compostage en silo
Cette technique est à privilégier si vous avez des voisins qui n’apprécient pas la vision d’un tas de compost ou si vous n’avez qu’un balcon ou une terrasse.
Attention, la qualité et la création de votre compost dépendra en grande partie de la qualité du silo. Il faut que ces composteurs soient conçus pour créer une bonne aération (le gros point noir du compostage en silo).
Dans le compostage en silo, il faudra privilégier le broyage préalable de tous les déchets afin de favoriser et accélérer le processus de compostage.
Mise en place :
Choisissez un endroit ni trop ensoleillé ni trop à l’ombre. Lors de l’installation, nous recommandons de faire un tas en dehors du silo avec une proportion équilibrée de matière brune et verte et de le mélanger. Une fois le mélange effectué, remplissez le silo. Le silo ne se remplissant que par le haut, vous aurez différents états de compost. Le bon compost se trouve en bas du silo, le compost en fabrication se trouve juste au-dessus et présente généralement des vers rouges. Le compostage s’opère encore sur toutes les parties supérieures et il est recommandé d’homogénéiser le compost sur les deux premiers tiers afin de l’aérer et vérifier son humidification.
Les habitants du compost
Le compost est le résultat de la décomposition de matière organique par des bactéries (85% du travail), des champignons, des micro-organismes (acariens, collemboles, cloportes) ainsi que des organismes plus grands et plus connus (ver de terre, mille-pattes, coléoptères)
Accélérer le compostage
Broyer les résidus
Plus les résidus (matières vertes ou brunes) seront petits, plus les auxiliaires auront de facilité à recycler les différentes matières organiques et plus vite sera ainsi prêt votre compost.
Aérer
Il est fortement conseillé d’aérer votre compost qui se trouve dans un silo afin d’éviter les phases d’anaérobie où les parasites se développent et où le processus de compostage n’opère plus. Il a été démontré que pour du compostage en tas, on pouvait retourner le tas une fois lorsque la phase de compostage intense (élévation de la température) a déjà eu lieu pour relancer une 2ème phase de compostage plus rapidement.
Les activateurs naturels
Le but de ces activateurs est d’augmenter ou favoriser les réactions chimiques et naturelles qui ont lieu dans le tas de compostage grâce aux habitants contenus dedans.
Ajouter de la consoude favorise l’appétit des collemboles. Les collemboles, au contact de la consoude, vont sécréter plus d’hormones sexuelles ce qui augmentera leur besoin de grossir pour séduire les femelles et ainsi mangeront plus. Le compostage sera donc accéléré. (étude de Proscuit)
Ajouter de l’ortie permet d’attirer des lules (famille des mille-pattes) et ainsi favorise le compostage (étude de Pinovski)
Les algues, la fougère ou la bardane sont aussi de bons activateurs. Vous pouvez aussi faire un ensemencement de bactéries ou de fumier d’animaux végétariens.
Les problèmes souvent rencontrés
Odeurs nauséabondes au sein de mon compost
Cela est dû à la fermentation des substances vertes qui se sont trop tassées et qui contribuent à une anaérobie du système d’où ces mauvaises odeurs. Il vous suffira d’ajouter et mélanger votre tas de compostage avec des substances brunes bien sèches.
J’ai une invasion de mouches à cause de mon compost
Les mouches sont souvent attirées par des aliments en décomposition. Etes- vous sûr de ne pas avoir déposé des déchets de viandes ou de poissons ? La plupart du temps les mouches seront attirées par la fermentation des matières vertes. Pensez à bien aérer votre tas de compostage et rajouter une couche de matière brune riche en carbone.
J’ai une invasion de fourmis à cause de mon compost
Votre compost est vraisemblablement trop sec ou contient trop de matière brune. Si votre compost est trop sec, humidifiez- le. Si le tas de compostage est assez humide, alors rajoutez de la matière verte.
Je peux tout composter ?
Certains déchets ne vont pas être bons pour le compostage comme les résidus de viande ou de poisson mais, surtout, évitez de mettre des plantes infectées par une maladie. En règle générale, on évitera de mettre des déchets venant de rosier ou d’arbres fruitiers dans le tas de compostage pour éviter une contamination du compost. Evitez aussi de mettre des mauvaises herbes, des fruits malades ou toute matière qui a du mal à se décomposer rapidement. Typiquement, on évitera de mettre du carton avec du scotch ou des imprimés.